Titre : |
LES MOTS, LA MORT, LES SORTS : la sorcellerie dans le bocage |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jeanne FAVRET-SAADA, Auteur |
Editeur : |
Paris : GALLIMARD |
Année de publication : |
1977 |
Collection : |
BIBLIOTHEQUE DES SCIENCES HUMAINES |
Importance : |
332 p. |
Résumé : |
Dans le bocage, être ensorcelé c'est être pris dans la répétition de malheurs qui atteignent au hasard les personnes et les biens d'un ménage : coup sur coup, la génisse qui meurt, l'épouse qui avorte, l'enfant qui se couvre de boutons, la voiture qui va dans le fossé, le beurre qu'on ne peut plus baratter, les oies affolées ou cette fiancée qui dépérit. N'importe quoi peut se produire, n'importe quand, dans cette guerre d'escalade dont la victime attribue l'initiative à son sorcier. N'importe quoi, jusqu'à la mort. Pour l'éviter, on va quérir un désorceleur, c'est à dire un mercenaire du combat magique, qui affrontera le sorcier à la place de son client. Etre pris dans les sorts, dans la mort ou dans les mots qui nouent le sort ou qui le détournent, c'est tout un. Projeter de faire l'ethnographie des sorts suppose une dose considérable de naïveté : dans les sciences humaines, la parole est censée viser à la communication et voilà que l'ethnographe se retrouve sur un champ de bataille, heurtant les cadavres dans la nuit et poursuivie par les appels des blessés. |
LES MOTS, LA MORT, LES SORTS : la sorcellerie dans le bocage [texte imprimé] / Jeanne FAVRET-SAADA, Auteur . - Paris : GALLIMARD, 1977 . - 332 p.. - ( BIBLIOTHEQUE DES SCIENCES HUMAINES) .
Résumé : |
Dans le bocage, être ensorcelé c'est être pris dans la répétition de malheurs qui atteignent au hasard les personnes et les biens d'un ménage : coup sur coup, la génisse qui meurt, l'épouse qui avorte, l'enfant qui se couvre de boutons, la voiture qui va dans le fossé, le beurre qu'on ne peut plus baratter, les oies affolées ou cette fiancée qui dépérit. N'importe quoi peut se produire, n'importe quand, dans cette guerre d'escalade dont la victime attribue l'initiative à son sorcier. N'importe quoi, jusqu'à la mort. Pour l'éviter, on va quérir un désorceleur, c'est à dire un mercenaire du combat magique, qui affrontera le sorcier à la place de son client. Etre pris dans les sorts, dans la mort ou dans les mots qui nouent le sort ou qui le détournent, c'est tout un. Projeter de faire l'ethnographie des sorts suppose une dose considérable de naïveté : dans les sciences humaines, la parole est censée viser à la communication et voilà que l'ethnographe se retrouve sur un champ de bataille, heurtant les cadavres dans la nuit et poursuivie par les appels des blessés. |
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